[Voici le premier épisode d'un feuilleton à suivre chaque trimestre dans le magazine Tranzistor, feuille d'info des musiques actuelles en Mayenne.]
Si vous voulez tout savoir, c'est en cours de philo qu'on l'a eue, l'idée du siècle. Ça faisait déjà un moment qu'on tournait autour de la question, à se refiler des mp3, et le dernier Gojira tu l'as écouté, et BB Brunes c'est vraiment trop d'la merde, ce genre de trucs, et puis on commençait à se saper avec des purs tee-shirts Slipknot ou Guérilla Poubelle, et en plein cours sur la liberté, Adrien s'est arrêté de dessiner des grattes sur son cahier - il les fait super bien - et il m'a donné un coup de coude et mon stylo a lacéré la page en diagonale et sur son cahier il avait écrit : "Envie de monter un groupe ?"
Alors là, je vous raconte même pas l'excitation ! J'aurais pu recharger tous les iPhone de la classe rien qu'en les touchant ! J'ai plus rien compris à ce que racontait la prof, j'ai cru que l'intercours arriverait jamais, et puis finalement ça a sonné et on était déjà dehors et les autres étaient du genre euh, quelle mouche vous pique et tout, alors on leur a dit : "On fait un groupe de rock, les mecs !"
Y'avait Florian avec son pur look gothique tout en noir des rangers aux cheveux, Adrien donc qui dessine super bien les grattes et qui avait ce jour-là un tee-shirt System of a Down, et Steven qu'on sait pas trop ce qu'il foutait là, avec sa pauvre mèche sur l'œil et son tee-shirt Pepe Jeans. Et puis est arrivée Noémie, qui est comme un soleil après trois semaines de pluie. Et puis moi évidemment, Alex, je m'étais pas présenté. Alors Steven qu'on n'avait pas sonné nous a dit que c'était une pure idée et que ça tombait bien parce qu'il a fait trois ans de piano. Je voyais pas bien le rapport, peut-être qu'il croyait qu'on allait faire des reprises de Chopin.
Et on s'est mis à réfléchir au nom du groupe. Le style, c'était trop pas compliqué : du bon gros rock qui envoie, bien crade, on n'est pas là pour rigoler. Alors les noms se sont mis à venir de partout : Kalachnikov (on n'était pas d'accord sur l'orthographe), Trompe la Mort (non, ça c'est pourri), Fukushima Dolls (j'étais content de moi), Prolégomènes à la destruction (ta gueule, Steven, va réviser), les Bâtards, les Morveux, les Morbacs, et alors j'ai dit stop les gars, on oublie tout de suite les noms qui commencent par "les", les Vermines, les Furoncles, les Blattes, les Machins, on n'est plus dans les années 30, et Noémie m'a regardé avec ses yeux qui sont comme deux lacs et j'étais super fier de m'être imposé comme ça, moi. Et Florian a dit un nom anglais, ce serait bien, et Noémie qui est comme le Paradis en condensé a dit: "Pourquoi pas un truc genre Bag of Bones ?" Je sais pas d'où elle sortait ça et j'ai dit ah ouais, génial, et voilà comment on est devenu Bag of Bones. Juste pour une histoire d'hormones.
Alors là, je vous raconte même pas l'excitation ! J'aurais pu recharger tous les iPhone de la classe rien qu'en les touchant ! J'ai plus rien compris à ce que racontait la prof, j'ai cru que l'intercours arriverait jamais, et puis finalement ça a sonné et on était déjà dehors et les autres étaient du genre euh, quelle mouche vous pique et tout, alors on leur a dit : "On fait un groupe de rock, les mecs !"
Y'avait Florian avec son pur look gothique tout en noir des rangers aux cheveux, Adrien donc qui dessine super bien les grattes et qui avait ce jour-là un tee-shirt System of a Down, et Steven qu'on sait pas trop ce qu'il foutait là, avec sa pauvre mèche sur l'œil et son tee-shirt Pepe Jeans. Et puis est arrivée Noémie, qui est comme un soleil après trois semaines de pluie. Et puis moi évidemment, Alex, je m'étais pas présenté. Alors Steven qu'on n'avait pas sonné nous a dit que c'était une pure idée et que ça tombait bien parce qu'il a fait trois ans de piano. Je voyais pas bien le rapport, peut-être qu'il croyait qu'on allait faire des reprises de Chopin.
Et on s'est mis à réfléchir au nom du groupe. Le style, c'était trop pas compliqué : du bon gros rock qui envoie, bien crade, on n'est pas là pour rigoler. Alors les noms se sont mis à venir de partout : Kalachnikov (on n'était pas d'accord sur l'orthographe), Trompe la Mort (non, ça c'est pourri), Fukushima Dolls (j'étais content de moi), Prolégomènes à la destruction (ta gueule, Steven, va réviser), les Bâtards, les Morveux, les Morbacs, et alors j'ai dit stop les gars, on oublie tout de suite les noms qui commencent par "les", les Vermines, les Furoncles, les Blattes, les Machins, on n'est plus dans les années 30, et Noémie m'a regardé avec ses yeux qui sont comme deux lacs et j'étais super fier de m'être imposé comme ça, moi. Et Florian a dit un nom anglais, ce serait bien, et Noémie qui est comme le Paradis en condensé a dit: "Pourquoi pas un truc genre Bag of Bones ?" Je sais pas d'où elle sortait ça et j'ai dit ah ouais, génial, et voilà comment on est devenu Bag of Bones. Juste pour une histoire d'hormones.
Tranzistor n° 43, été 2011.
1 commentaire:
Attention Raphaël ! Avec des mots comme Kalachnikov tu vas bientôt être catalogué comme extrême-droite-qui-fait-peur-aux-petits-nenfants et qui excite à tirer dans le tas !
Tu ne serais pas un peu le seul norvégien sur les bords de la Mayenne ?
Je me souviens que déjà Columbine était ton bahut de référence!
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