La boxe
est peut-être le seul sport que je comprenne un peu. Sans doute parce qu’il
tient autant de la danse que de la tragédie — forcément — grecque. Deux
Français se sont qualifiés ce soir. Ils ont pris des coups pour pouvoir en
prendre encore plus bientôt : j’aime assez cet esprit. Willy Blain virevoltait sur le ring, hop sur
un côté, hop sur l’autre, un Tunisien hargneux cherchant à l’éperonner. Zig à
droite, esquive, zag à gauche, paf, touché ! Hop, hop, hop — tac ! de
nouveau. Une belle machine que ce Blain, toute en souplesse, en rapidesse, le
bras comme un ressort, un éclair, vlan ! Magnifique chorégraphie, le chat
et la souris, boules de cuir qui swinguent, quatre reprises : victoire aux
pointes. De son côté, Xavier Noël, autre danseuse face à un bulldozer
haïtien : deux poings d’écart au final, victoire de la grâce sur la
lourdeur. Eh bien, Noël, tu l’as, ton Assomption !... Yanis, tout content,
m’imitait alors que nous tentions de nous extirper de la foule, le jeu de jambes
des deux vainqueurs. Je crois qu’il s’est un peu tordu la cheville en glissant
d’un étage sur les gradins. Je me fais beaucoup de souci pour lui : pour
les épreuves de gymnastique artistique, il risque au moins le lumbago…
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