dimanche 9 octobre 2016

Le zouave et l'homme-torpille

 
Otto Dix, Soldat blessé, automne 1916 (1924).


            Il en avait fait, du chemin, depuis le début de la guerre ! Alors que là-bas, sur le front, en Champagne, aux Éparges, à la Main de Massiges, à Verdun, ses camarades continuaient à partir à l’assaut, l’héroïsme fortement stimulé par la menace du conseil de guerre pour les éventuels indécis, lui, Deschamps, avait voyagé à l’arrière, d’hôpitaux en maisons de repos. Saint-Malo, le Val-de-Grâce, Maison-Blanche, Saint-Denis, et maintenant le Centre neurologique de Tours.
            Les voyages forment la jeunesse, il paraît… Deschamps, lui, qui a déjà l’impression d’être un vieillard à trente-cinq ans, aimerait bien poser ses valises pour de bon. Qu’on le déclare enfin inapte au massacre et qu’on le renvoie chez lui !
            Leur guerre, il en a soupé ! Oh, il sait bien qu’on ne lui accrochera jamais de médaille pour sa bravoure au combat. Il n’a pas de belles cicatrices à exhiber devant les dames, il n’a pas eu l’honneur de laisser une guibolle, un bras ou la moitié de la gueule quelque part sur le no man’s land, pour avancer jusqu’à une pauvre tranchée que les Boches auraient reprise le lendemain !
            Non, lui, Deschamps Baptiste, du 1er Zouaves, ses faits d’armes sont nettement moins flamboyants. À l’automne 14, du côté de Reminghe, alors que les marmites tombaient autour de lui, fauchant les copains, il a plongé sans réfléchir dans un fossé profond de trois mètres, avec son barda de trente kilos sur les épaules. Pour sûr qu’il a eu mal ! Il en est resté tout plié, au fond de son trou, cassé en deux, pendant que la terre se soulevait en gerbe au-dessus de lui, sous la pluie d’obus…
            Quand on l’a finalement tiré de là, il ne pouvait plus se redresser. Il était évident pour tout le monde que ses lombaires en avaient pris un coup : on l’a envoyé se faire opérer pour une hernie à Saint-Malo.
            L’hernie a été soignée, mais rien à faire : le zouave Deschamps est resté obstinément courbé. C’est alors que la valse des hôpitaux a commencé. Personne n’a songé que c’était au niveau du mental, que ça se passait. Ou si c’était le cas, on sait bien ce que ça voudrait dire… Si la guerre rendait fou, ça se saurait ! Un type qui ne peut plus tenir debout alors que les radiographies ne montrent pas la moindre blessure ne peut être qu’un simulateur : loin du front, soigné par les médecins, il s’est affaibli moralement, il n’a pas envie de quitter sa chambre confortable pour retrouver la tranchée…
Les blessures physiques s’exposent glorieusement, cela va sans dire : avec elles au moins, pas de doute – même s’il y a bien quelques petits malins qui se coupent un orteil dans l’espoir d’être évacués, on ne peut pas feindre d’avoir la peau criblée d’éclats de schrapnels. Mais il y a tout un tas de soldats qui débarquent du front dans les hôpitaux de l’arrière sans la moindre contusion, mais alors avec de ces airs… Les yeux exorbités, les bras paralysés, les cannes flageolantes, hurlant, bavant, se traînant par terre ou frappés par la danse de Saint-Guy… Ces malades-là, évidemment, on ne leur déroule pas le tapis rouge. La guerre est faite par des héros, on en sort vainqueur ou mort, chaque membre laissé sur le glorieux champ de bataille a été abandonné là par un vaillant soldat – pas le genre à se laisser intimider par le sifflement des obus, pas le genre à finir mutique dans un asile d’aliénés…
            Pour revenir fou du front, il faut avoir des dispositions à la folie ! Ces gars qui se ramènent les yeux hagards, atteints de cécité nerveuse, le corps tordu et secoué de tremblements, ne peuvent être que des alcooliques, des syphilitiques, des faibles d’esprit… Ou plus simplement des lâches qui simulent la folie pour passer le reste de la guerre parmi les embusqués, bien à l’abri dans les hôpitaux militaires, pendant que les camarades vont se faire tuer à leur place.


Régiment de zouaves, vers 1916.

            Il faut le reconnaître : en 1914, on ne sait pas grand-chose des maladies nerveuses. La psychanalyse en est à ses balbutiements. Pourtant, devant l’afflux de soldats revenant particulièrement « secoués » du champ de bataille, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Tous n’étaient pas des couards ; il y avait même parmi eux des poilus dont les états de service laissaient supposer une force indiscutable,  aussi bien physique que morale ! Ce genre de traumatismes étranges devaient donc être pris en compte, et soignés au même titre que les blessures physiques. Le but étant, bien sûr, de renvoyer sur le front un soldat guéri, un valeureux poilu en état de marche, prêt à retourner d’un pas intrépide mourir pour la Patrie !
            Les médecins vont alors commencer à s’intéresser à ces nouveaux patients étranges, atteints de ce qu’on appelle l’obusite. Ce terme, qui correspond au shell shock britannique, rappelle sensiblement ce que les médecins militaires de Napoléon appelaient le « syndrome du vent du boulet ». Au fond, ce n’est pas tant la guerre qui traumatise les hommes (il n’y a pas de raison), mais le souffle des obus, les déflagrations, qui peuvent agir sur le système nerveux et causer ce genre de commotions. Tout corps plongé sous les bombardements est susceptible d’en ressortir un peu bousculé. On parle aussi de « syndrome des éboulés », d’hypnose des batailles, de pithiatiques, de plicaturés, de camptocormiques, d’émotionnés… Bref, on ne manque pas de mots pour nommer les pathologies que présentent ces sujets qui arrivent dans les infirmeries de campagne complètement repliés sur eux-mêmes, l’air halluciné, délirant, sourds, aveugles ou poussant des hurlements de damnés…

*

            Ce n’est pas le vocabulaire qui manque, c’est le traitement miracle ! On a tout essayé, avec Baptiste Deschamps. Comme la radiographie ne montrait aucune lésion susceptible d’expliquer son incapacité à se redresser, les médecins ont flairé la simulation. Le pithiatisme, décrit par le neurologue Babinski, des hôpitaux de Paris, est un trouble similaire à l’hystérie (cette maladie de bonne femme) qui peut se guérir par la persuasion, et qui tient de la « simulation inconsciente ». C’est encore une affaire de lâcheté, mais on veut bien admettre que le patient n’a pas pleinement conscience d’être un embusqué. Avec un peu de patience et de compréhension, on devrait pouvoir le convaincre de retourner gentiment se couvrir de gloire sur le champ de bataille.
            Mais Deschamps était coriace. Les bains, les massages, l’hypnose, la mécanothérapie, la gymnastique, les traitements à l’électricité statique – rien n’y faisait. Après avoir été traîné dans une dizaine d’hôpitaux différents, il allait se voir proposer une réforme pour invalidité à 100 %, mais heureusement, au même moment, le traitement miracle lui était enfin proposé, au Centre neurologique de Tours, situé dans l’enceinte du lycée Descartes !
            Le médecin-major à la tête de ce centre, le docteur Clovis Vincent, avait en effet mis au point une méthode révolutionnaire, utilisant le courant galvanique, pour soigner les éboulés, redresser les plicaturés, remettre sur le droit chemin – celui du charnier – les grands émotifs. Cette méthode, qui consistait à appliquer sur le patient deux tampons à travers lesquels passait un courant électrique, avait été rebaptisée du joli nom de torpillage. Et puisque méthode révolutionnaire il y avait, le brave docteur Vincent pratiquait ce traitement lors de séances publiques.
            À peine débarqué à Tours, le zouave Deschamps comprend ce qui l’attend. Depuis la cour, il entend les patients hurler de douleur, tandis que le docteur les traite à coups de décharges électrique, tout en les insultant : « Salaud ! Ordure ! Tu vas avancer, dis ? Sale lâche ! Sale Boche ! » Les insultes font partie du traitement. Le docteur Vincent ne croit pas aux méthodes douces : selon lui, pour guérir le patient et le renvoyer sur le front, il faut un traitement brutal et humiliant. Rien de plus convaincant que la douleur. Deschamps, lui, est convaincu d’une chose : il est hors de question qu’il se laisse torpiller. Il y en a même qui lui ont dit que le médecin-major avait tué quelques-uns de ses malades…

Un plicaturé


            Alors, le 27 mai 1916, quand l’homme-torpille s’approche du zouave avec ses instruments, ce dernier se recule, terrifié, et lance au médecin : « Ne me touchez pas ! » Seulement Deschamps est un simple soldat, Vincent un major. « Tu n’as pas d’ordres à me donner, ici c’est moi qui commande ! », répond le médecin en préparant ses tampons. Ici, les témoignages divergent. Selon le médecin, Deschamps s’est redressé d’un coup pour le frapper. Selon Deschamps, le toubib l’aurait brutalisé, et c’est à ce moment-là qu’il aurait riposté. Toujours est-il que les deux hommes se battent. Vincent rend coup pour coup, essayant encore de torpiller le zouave, mais bientôt, les instruments médicaux sont arrachés, inutilisables. Alors le médecin cogne encore, et encore.
« Je me suis laissé frapper pour montrer aux infirmiers que Deschamps pouvait se redresser et déployer une grande force, dira ensuite Clovis Vincent. Puis j’ai pensé, cette démonstration faite, que ma dignité de médecin et d’officier était en jeu. J’ai répondu par quelques coups de poing. »
Qu’un médecin boxe son patient ne semble pas particulièrement choquant – sans doute une autre de ces méthodes miracles pour soigner les grands traumatisés de guerre – mais Deschamps, en revanche, est traduit en conseil de guerre pour « voies de fait envers un supérieur ».

*

C’est en août que s’ouvre le procès, déjà considéré par certains comme une nouvelle affaire Dreyfus. C’est que l’avocat du zouave, Paul Meunier, député socialiste de l’Aube, entend bien se servir de ce conseil de guerre comme d’une tribune pour défendre les droits des blessés. Tous les journaux relatent l’affaire en détail, l’opinion est divisée entre les ardents défenseurs du médecin agressé par son patient alors qu’il ne faisait que son devoir, et les partisans du zouave qui, se sentant menacé par un traitement brutal, aurait agi en état de légitime défense. Rares sont les journalistes qui ne prennent pas parti.
Parmi les nombreux témoins à se succéder à la barre, certains sont des soldats soignés par le docteur Vincent, et venus plaider en sa faveur, ainsi qu’en celle de sa méthode. L’effet n’est pas probant. L’un d’eux, qui marche encore courbé, reconnaît que le torpillage a eu quelques effets bénéfiques sur ses membres paralysés, et ajoute : « J’ai d’abord reçu un petit courant électrique et ça pouvait aller, mais ensuite le major m’a flanqué une telle charge dans le corps qu’il y avait de quoi faire marcher un tramway. » Après quoi il avoue qu’il préférerait encore passer en conseil de guerre plutôt que d’avoir à subir ça une nouvelle fois. Un autre patient, traité pour une sciatique, déclare : « Je n’aurais jamais cru qu’on pût souffrir comme j’ai souffert. J’ai pleuré comme un enfant en suppliant qu’on m’envoie au front. » Preuve de l’efficacité du traitement, puisque c’était précisément son but !
Le docteur Clovis Vincent
Clovis Vincent lui-même reconnaît que, si sa méthode est presque infaillible (il s’octroie modestement 98 % de réussite), son seul défaut est d’être « horriblement douloureuse ». Mais il faut bien ça pour débusquer les éventuels simulateurs, ou « persuader » les malades les plus timorés… Car Vincent, bonne pâte, n’accuse pas le zouave Deschamps d’être un simulateur : il le considère plutôt comme « un hystérique qui, comme beaucoup, est persuadé qu’il ne peut pas être guéri ».
Le docteur Doyen, chirurgien, fait ensuite une longue déposition au cours de laquelle il rappelle que le torpillage n’a rien de nouveau, mais qu’il s’agit en revanche d’un traitement atrocement douloureux, « digne de l’Inquisition ». Évoquant l’échange de coups qui a conduit le zouave au tribunal, il affirme : « Le devoir strict du médecin, au moment où le malade lui opposait une résistance énergique, était de se retirer : s’il s’était retiré à ce moment, jamais Deschamps n’aurait frappé. En continuant à menacer le patient, le docteur Vincent l’a affolé. Après avoir reçu lui-même quelques coups, il a poursuivi Deschamps, il l’a criblé de coups et il est arrivé à le tenir au-dessous de lui. C’est non seulement de sa part un manque de dignité incroyable, mais c’est aussi un manquement grave aux devoirs les plus sacrés du médecin envers l’humanité. » Pour finir, le témoin déclare que selon lui, c’est le docteur Vincent qui devrait être sur le banc des accusés, et non son patient.
Coup de tonnerre dans le prétoire, le docteur Doyen est prié de retirer ce qu’il vient de dire. Il le fait, non sans ajouter que d’après lui, si dans la confusion du pugilat, Deschamps avait tué son médecin, il mériterait d’être acquitté, puisqu’il était en état de légitime défense.
Paul Meunier, le défenseur de Deschamps, pose donc dans sa plaidoirie la question du droit des blessés. Si dans le civil, un malade peut sans discussion refuser d’être soigné, est-ce qu’un malade militaire n’est pas tenu d’obéir aux ordre du médecin-major, son supérieur ? La réponse de Meunier, basée sur l’instruction du 5 avril 1915, est claire : « Les ordonnances médicales ne sont pas des ordres, au sens légal et pénal de ce mot. Le refus de traitement n’est pas un refus d’obéissance, tout le monde est d’accord là-dessus, et personne, ni ici, ni ailleurs, n’a jamais tenté de donner au Code militaire une interprétation contraire à la vérité que je viens d’énoncer. Dire que le blessé est, vis-à-vis du médecin, dans la même situation légale que le soldat valide et en service vis-à-vis de son supérieur, ce serait dépasser les limites de l’audace et du mensonge. »
Le verdict du procès, le 3 août 1916, est à la hauteur de cette affaire surprenante : Baptiste Deschamps est reconnu coupable, mais on lui accorde des circonstances atténuantes et il est condamné à six mois de prison avec sursis. La méthode du bon docteur Vincent, quant à elle, est sérieusement mise en doute. Nous ne sommes plus en 1914, la guerre dure déjà depuis deux ans, jour pour jour, et la voix du Poilu commence à se faire entendre. Ce n’est pas pour autant que les « éboulés » et autres « commotionnés » vont obtenir enfin un peu de considération : on n’en est pas encore là.

*

Afin de réhabiliter sa méthode, le docteur Vincent tourne un film de propagande de quinze minutes, intitulé Les Progrès de la science française au profit des victimes de la guerre, dans lequel il est montré littéralement en train de guérir des paraplégiques grâce à ses électrodes. Le procès de Deschamps ne marque pas la fin du torpillage, loin de là, puisqu’au même moment, à Besançon, le docteur Gustave Roussy, certes moins brutal que Vincent, applique une méthode « psycho-électrique et rééducative » similaire.
Un blessé psychique
Un courageux journaliste du Matin, au moment du procès Deschamps, a voulu tester la méthode de Vincent afin de montrer à ses lecteurs, ainsi qu’aux patients du centre neurologique de Tours, qu’il n’y avait vraiment pas de quoi avoir peur. Un sacrifice qui fait chaud au cœur, enduré stoïquement, une « enquête scrupuleuse, menée (on peut le croire) sans parti pris ». On peut tellement le croire qu’on se demande bien pourquoi le brave gratte-papier éprouve le besoin de le dire, qu’on peut le croire… Le résultat de l’expérience est éloquent : « Sensation désagréable qui empire à la longue… Picotements, élancements, tiraillements, brûlure… Quand crierai-je ? – car je me suis promis de ne pas me refuser ce soulagement ! – Trois, quatre secondes passent. C’est assez dur, mais j’ai supporté de pires douleurs : un violent mal de dents, par exemple, ou certains accès rhumatismaux…
Soudain, le major enlève ses électrodes.
− C’est tout, docteur ?
− C’est tout !
− Vous ne me direz pas que vous m’avez torpillé !
− Mais si !...
− Avec la même intensité que vos malades ?
− La même ! Voyez le cadran : 30 milliampères.
− Non ! Vrai ?
Je ne trouve pas autre chose à dire. »
C’est vrai, que dire de plus ? Que la plupart des patients du gentil docteur subissaient des charges plutôt situées entre 60 et 100 milliampères, et pas simplement pendant trois ou quatre secondes, peut-être ?
Pinaillage que tout cela ! Cette scrupuleuse enquête sans parti pris (on peut le croire) a prouvé que le torpillage, finalement, on s’en faisait tout un monde, mais que ce n’était rien du tout, et l’envoyé spécial du Matin peut allègrement encourager les valeureux poilus qui attendent leur tour : « Vous le voyez, mes amis, ce n’est pas un moment si cruel à passer ! Vous en avez vu bien d’autres ! Vous avez supporté, sans vous plaindre, des douleurs plus aiguës et plus méritoires. Croyez-m’en : il faut être ce que vous n’êtes pas, des poltrons, pour se refuser à un tel traitement ! » Après quoi cet intrépide émissaire de la vérité put retourner, torpillé et guéri, non pas risquer sa vie sur le champ de bataille, mais bien à l’abri des bombes, dans la salle de rédaction de son journal.

*

Après son procès, Baptiste Deschamps traîna encore un moment au Centre neurologique de Rennes, avant d’être enfin renvoyé dans ses foyers, sans solde. Des foyers endeuillés par la mort de deux de ses filles, atteintes de diphtérie. Ce n’est qu’en 1926 qu’on lui accordera une pension d’invalidité à 100 % pour « impotence presque absolue des membres inférieurs » et « séquelle de traumatisme de la colonne lombo-sacrée à la suite d’une chute de trois mètres ». Il meurt en 1953, dans son village du Poitou.
Quant au docteur Clovis Vincent, l’homme-torpille, le médecin-boxeur, il insista pour reprendre du service au front comme médecin-chef, d’abord au 44e bataillon de chasseurs, puis au 98e régiment d’infanterie. Il s’illustra sur le champ de bataille, à la cote 304 et au Mort-Homme. Après la guerre, il deviendra le pionnier de la neurochirurgie en France et participera pendant l’Occupation à la création du Comité médical de la Résistance. Il meurt en 1947.
Après l’armistice, les commémorations de nos valeureux poilus verront défiler les grands blessés de la Der des ders, les amputés et leurs prothèses dernier cri, les gazés et leurs poumons en miettes… Les gueules cassées attendront encore quelques années, le temps qu’on s’habitue à l’idée que la guerre puisse avoir cette tronche là. Mais les malades psychiques, avec leurs tremblements hystériques, leur regard hébété, leur gestion étrange de l’équilibre, ne feront jamais partie du cortège. Ils n’auront pas droit non plus aux glorieuses sépultures dans les cimetières militaires, mais à des tombes modestes à proximité de leurs asiles respectifs. Il faudra attendre la fin de la Guerre du Golfe pour que soient enfin reconnus, en France, les troubles post-traumatiques du combattant.

L'obusite



Sources
Les Soldats de la honte, J.-Y. Le Naour, Perrin, 2011.
Le Droit des blessés. L’affaire du zouave Deschamps devant le Conseil de guerre de Tours, P. Meunier, Librairie Paul Ollendorff, 1916.
Les Journaux de guerre, n° 30, « Shell Shock », février 2015.
L’Œuvre, 4 août 1916.
Le Matin, 5 août 1916.
Quand la Grande Guerre rend fou, documentaire de G. Laville et J.-Y. Le Naour, 2014. Diffusé sur France 3 le 29 novembre 2015.