All writing is in fact cut ups. A collage of words read heard overhead. What else ? Use of scissors renders the process explicit and suject to extension and variation. Clear classical prose can be composed entirely of rearranged cut ups.
William Burroughs
« Sire,
fait li chevaliers, il covient que vos me trenchiés la teste de ceste hache,
car de teil arme est ma mort jugié, ou je vos trencherai la vostre !
– Avoi !
Sire chevalier, fait Lancelot, que che est que vos dites ?
– Sire, fait
li chevaliers, cho que vos oés : faire le vos covient issi, puis que vos
estes venus en ceste chitei !
– Sire, fait
Lancelot, il seroit fous qui de cest juparti ne prendroit le meillor a son
oés ! Mais jou serai blasmeis se jo vos ochi sans nul mesfait.
– Certes, fait li chevaliers, n’en poés autrement
partir ! »
En tapant sur
Google les mots « sexualité, handicap », je suis tombé sur un site
appelé Overground, destiné aux gens
sexuellement attirés par les amputés. Ils se nomment eux-mêmes les
« fervents » − en anglais, devotees
– et certains sont plus que des fervents, des « prétendants » − wannabees −, c’est-à-dire qu’ils
aspirent à se faire amputer eux-mêmes afin de s’identifier à l’objet de leur
désir. Les prétendants qui passent vraiment à l’acte sont rares, la plupart se
contentent de jouer avec l’idée, de bricoler des photomontages sur lesquels ils
se voient avec le moignon dont ils rêvent. Ceux qui vont jusqu’au bout vivent
un calvaire. J’ai lu le témoignage de l’un d’entre eux : pendant des
années, il a essayé en vain de trouver un chirurgien compréhensif qui
accepterait de lui couper une jambe saine, et pour finir massacré lui-même
cette jambe au fusil de chasse, assez efficacement pour que l’amputation devienne
inévitable.
UNE ASSISTANTE SOCIALE
DECAPITEE PAR SON PATIENT
Il avait caché dans sa chambre une hache, des machettes, une
tronçonneuse
La
guerre propose un corps nouveau à la fois anonyme et morcelé : un corps en
vaut un autre et : dans un corps qui vole en morceaux, le pied vaut la
tête. Kampala, mardi (Reuter) : « “J’ai tué la femme à qui appartient
cette jambe”, a déclaré M. L. Rusoké, un Ougandais de vingt ans, en déposant
une jambe sur le bureau du commissaire de police de Kampala. M. Rusoké a expliqué
qu’il avait eu l’intention également d’amener la tête de sa victime mais qu’il
avait trouvé que la jambe était plus légère et aussi plus facile à
transporter. » Le corps de la guerre n’a ni commencement ni fin.
Ravachol avait été
condamné, Louis Deibler et son fils lui avaient coupé la tête en juillet 1892,
mais loin d’avoir évacué le problème, par leur geste même, ils exacerbaient la
haine et la vengeance des anarchistes. Des représailles furent lancées contre
les exécuteurs : lettres anonymes, intimidations, tentative d’enlèvements
se succéderaient tout au long des années quatre-vingt-dix. Le contexte
politique relevait de l’histoire de France, et si la crainte l’emporta tout
d’abord, il s’ensuivit pour Anatole, après l’exécution d’Emile Henry, la
volonté d’assumer sa destinée jusqu’au mensonge, jusqu’au désir de convaincre,
haut et fort, tous ceux qui doutaient encore de sa conviction. Mais il le cria
trop longtemps. Trop fort aussi pour que cette profession de foi ne lui portât
pas préjudice… Il en mesurerait les premières conséquences lorsque le père
Heurteloup, pourtant fournisseur officiel des bois de potence, lui refuserait
la main de sa fille.
Furieux de son traitement
LE PATIENT TRANCHE LES DEUX MAINS DE SON MEDECIN
Sources :
Le Haut Livre du Graal.
Emmanuel Carrère, D’autres vies que la mienne.
Jean-Jacques Schuhl, Télex n° 1.
Gérard A. Jaeger, Anatole Deibler, l’homme qui trancha 400
têtes.
3 commentaires:
Mon pauvre Juldé,
Les amputés du coeur son légion et ne se plaignent jamais !
La 1ère coupe du monde de football en 1930 a été gagnée par l'Uruguay dont le joueur le plus célèbre Hector Castro était amputé d'une main ...
... main qui, paraît-il, est réapparue par miracle le 22 juin 1986 au bout du bras de Diego Maradona, qui s'en est immédiatement servi pour marquer un but contre l'Angleterre.
Je vois que tu connais tes classiques !
Moi depuis Oscar Pistorius je me méfie des amputés.
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