Vendredi 19 octobre 2012.
L’averse
est devenue un état permanent. On se croirait de plus en plus dans Les Nus
et les morts : « La saison des pluies étant arrivée, ils étaient
trempés nuit et jour. Avec le temps, ils n’en ressentirent plus la gêne. Porter
des vêtements mouillés leur semblait parfaitement naturel, et personne ne se
souvenait comment l’on se sent dans un uniforme sec. » (Page 233).
Mon
train est à 15 h 17, je rejoins la gare sous la pluie. Depuis le Viaduc, la
Mayenne a pris une ampleur impressionnante, elle roule ses eaux jaunâtres sous
le crachin ininterrompu.
J’ai
le sentiment qu’il y a une éternité que j’ai pris le train. La dernière fois,
c’était pour aller à Verdun, et ça avait été un beau bordel rien que pour
rejoindre Châlons-en-Champagne. J’espère bien que les choses se feront plus
facilement aujourd’hui. C’est le cas, mes trains sont à l’heure à Laval comme
au Mans, je n’ai qu’à m’installer, me replonger dans Les Nus et les morts
et me laisser porter.
Mon
hôtel est dans le XIVème, je prends la ligne 4 et descends à Alésia.
Là, tout en empruntant l’avenue Jean-Moulin, toujours sous la pluie, j’ai un
soupçon qui se confirme quand je longe la rue Giordano-Bruno : je suis
déjà venu ici, et plus précisément dans cet hôtel, Villa du Maine, rue Ledion.
Cela remonte à plusieurs années, peut-être à un réveillon
« péplaute », mais en tout cas, je suis déjà venu. Ma chambre, la 12,
me plaît tout de suite : la porte ouvre sur un couloir qui mène à la
chambre, spacieuse, avec une tablette pour écrire, une reproduction de Klimt
au-dessus du lit, et même un minibar (vide). La fenêtre ouvre sur le toit,
peut-être celui de la salle du petit déjeuner (mon sens de l’orientation laisse
à désirer). Je me laisse aller sur le lit, heureux de souffler un peu. Pire que
la pluie, qui après tout ne m’a rien fait, il y a cette lourdeur insupportable
de l’air… Je regarde l’heure : déjà 18 h 10 ! Je ne pensais pas avoir
mis autant de temps à rejoindre l’hôtel, et je dois être chez Pierre à 19
heures. Retour dans la rue, donc, puis dans le métro. Je change à Odéon, et sur
le quai pour la ligne 10, je remarque une jolie brunette, lunettes, jean et
gentil décolleté vert pâle à la lisière duquel apparaissent les dentelles
noires du soutien-gorge. Petits seins, visage charmant. Un type qui fait une
enquête vient me demander si j’ai été témoin, ces quinze derniers jours, ou si
j’ai entendu parler de perturbations sur les lignes A et D du RER, et sur une
autre ligne de métro. Désolé, je viens d’arriver, je pas Paris, je touriste. Il
pose la même question à la jolie brune (châtain, plutôt, mais bref), qui lui
répond qu’elle n’a emprunté aucune de ces lignes ces jours-ci. Il interroge
encore un gars qui, lui, a été témoin de pas mal de perturbations, qu’il
énumère longuement, avant de préciser que tout cela s’est déroulé sur la ligne
C du RER. « Ça m’intéresse pas, alors », lui dit l’enquêteur avec un
sourire. Là-dessus, le métro arrive, et je me retrouve assis sur le strapontin
à côté de celui de la fille. Un roman d’amour pourrait commencer à ce
moment-là, mais j’ai pas le temps
et je descends
avant elle,
à La
Motte-Piquet-Grenelle.
(Merde !
On dirait du Vincent Delerm !)
L’entrée de
l’immeuble de Pierre est couverte de plastique, et comme nous faisons une
soirée vidéodrome sur le thème de l’objet, je me présente à l’interphone en
disant : « Je suis une bâche en plastique. »
Tout le monde
est déjà là, autour du vin, du chorizo et du saucisson : Cécile, Anne et
Jacques-Pierre – Jean-Rémi n’ayant pas pu venir ce soir. Je dois me raccrocher
aux conversations en cours, Cécile parle d’un texte qu’elle a dédié « à
Pierre, ma muse », et en l’embrassant je dis que Pierre m’amuse aussi.
Première blague foireuse de la soirée… Elle m’apprend qu’elle a pensé à moi à
Berlin (elle a vraiment besoin d’aller si loin pour ça ?) parce qu’elle a
vu l’affiche d’un groupe ou d’un spectacle intitulé Bag of Bones.
Comme je ne
suis plus venu à Paris depuis longtemps, il faut me résumer les derniers
rebondissements, et le plus rebondissant de tous est la rencontre de Pierre
avec son mythe rohmérien, son fantasme absolu, Aurora Cornu, qui a joué dans Le
Genou de Claire, écrivain roumaine un peu sorcière, lisant l’avenir dans le
marc de café, mariée à Aurel Cornéa, qui sera pris en otage à Beyrouth,
fondatrice d’un « monastère Cornu » en Roumanie… Pierre, qui me
montre les deux livres d’elle qu’on peut encore trouver en France, La Déesse
au sourcil blanc, recueil de poésie, et le roman Fugue romaine vers le
point C, m’explique donc dans quelles circonstances il a pu rencontrer
cette femme étonnante de soixante-dix ans qu’il vénère des pieds à la tête.
La transition
est parfaite pour lancer la soirée vidéodrome sur l’objet : Pierre nous
montre l’objet de son désir parmi les passantes d’un extrait de L’Amour
l’après-midi, de Rohmer, où un homme fantasme devant les créatures
apparaissant les unes après les autres dans la rue et s’imagine portant au cou
une sorte de talisman lui permettant d’annihiler toute volonté chez les femmes.
Objet aussi cormaryen que juldéen, évidemment : ah ! prendre le
contrôle sur la belle inconnue et ne plus craindre le moindre refus…
Cécile, qui
doit partir tôt, est celle qui décide du rythme à imposer à la soirée, et elle
montre un passage de la Lolita de Kubrick. L’objet est évidemment Lolita
elle-même, lors de sa première apparition dans le film, au milieu du jardin de
Charlotte Haze. Objet du désir de Humbert Humbert, et gamine transformée en
objet par sa propre mère : « Mes roses jaunes, ma fille… Ma tarte aux
fraises ! »
Pour rester
dans le thème de la femme-objet, Anne enchaîne avec Liza, de Marco
Ferreri. Catherine Deneuve sublime, se baignant avec un chien. Ayant rapporté à
son maître le cadavre du chien, Deneuve prend le collier de l’animal et le
passe autour de son cou… devenant elle-même le chien de Marcello Mastroianni.
Le collier : objet ayant la capacité de transformer la nature même des
êtres. L’habit fait le moine, le collier fait le chien.
Je change
totalement de direction en glissant dans le lecteur DVD le film This Is
Spinal Tap de Rob Reiner, un peu comme on glisserait une couleuvre dans un
col de chemise. « Ça, c’est un film Juldé ! » affirme Pierre.
C’est idiot, c’est nanardesque, le plus mauvais groupe de hard-rock du monde
montant sur scène pour un spectacle monumental sur le thème de Stonehenge… où
un dolmen minuscule se retrouve piétiné par des nains. Même un lieu sacré peut
devenir un objet : tout est question de proportions…

Là-dessus, nos
japonaiseries arrivent et il est temps de passer à table. Quand elle nous
raconte qu’une de ses élèves l’a complimentée sur sa tenue et sa coiffure ce
matin alors qu’elle n’a fait aucun effort pour ça, on se fait un devoir, nous
les mecs, de lui confirmer qu’elle est belle au naturel, et Pierre parle de son
look un peu anglais, avec sa barrette dans les cheveux… « On a envie de
t’appeler Gladys ! » La conversation dévie alors sur les prénoms que
ces demoiselles auraient aimé porter quand elles étaient jeunes (Claire pour
Anne, mais Claire Bouillon ce n’est pas très heureux ; et pour Cécile, non
pas Gladys, mais Aurore – presque Aurora). Puis Pierre évoque un ancien
vidéodrome sur la vulgarité, et on se lance dans un grand débat pour savoir ce
qui est grossier et ce qui est vulgaire.
Bref !
Retour à l’objet. Jacques-Pierre nous montre un extrait de L’As de Pique,
de Milos Forman. Un jeune homme employé dans un magasin doit surveiller les
clients. Soupçonnant un homme d’avoir volé quelque chose, il se lance à sa
poursuite dans les rues, à la recherche de l’objet… l’objet invisible. Y a-t-il
eu vol ? Qu’est-ce qui a été volé ? La poursuite lente et burlesque
ressemble à un film de Buster Keaton ou de Tati.
Pierre reste
dans le thème du vol avec le Pickpocket de Bresson. Des mains qui
volent, s’envolent, furètent, plongent dans des poches, font glisser des
portefeuilles entre deux doigts, danse de mains sur le quai d’une gare, dans le
couloir d’un wagon – un monde de mains.
Cécile
décroche la palme du nanard ce soir avec Le Couloir de la mort, un film
de… de qui ?... « On sait pas, on s’en fout ». De Bret Michaels,
finalement. La chaise électrique, l’objet qui donne la mort, filmée dans de
grands roulis de caméra, effets spéciaux à gogo, esthétique de vidéoclip que
Pierre compare à l’apparition de la télévision dans Les Bijoux de la
Castafiore.
Anne continue
sur le même thème de l’objet qui tue avec Dillinger est mort, encore de
Marco Ferreri, avec Michel Piccoli, son torse velu et son flingue ridicule,
rouge à pois blancs, arme de clown pour exécution grotesque.
Cécile revient
avec Blow Out, de Brian de Palma, ou comment faire un film, et un bon,
autour d’une plaisanterie macabre même pas drôle. John Travolta, preneur de son
à la recherche d’un cri d’effroi pour un film de série B, doit sauver une
femme. Malgré le ralenti de la course du héros, celui-ci ne parviendra pas à
sauver la belle. Comme souvent chez De Palma, le ralenti annonce l’échec et non
pas la réussite, façon de « briser la catharsis du spectateur »,
comme dit Pierre. Spectateur qui, ajoute Cécile, est lui-même réifié.
Voilà : l’objet, c’est nous ! Et surtout, dans cet extrait, l’objet
c’est le son, ce cri introuvable, ce cri que le preneur de son enregistrera au
moment de la mort de Sally. « That’s a good scream. »
Générique de fin.
Jacques-Pierre
nous apporte Smoking/No smoking, d’Alain Resnais – plus exactement la
partie Smoking. À cette occasion, Pierre, en pleine Aurora boréale, nous
offre le lapsus de la soirée : « Je n’aime pas tout Rohmer,
mais celui-là est vraiment bien… ». Sabine Azéma doit préparer le repas
d’une fête de village pendant que s’annonce une course de mères célibataires.
Rien n’est prêt, c’est le bordel, personne ne l’aide, et quand Arditi lui
apporte sa miche de pain (l’objet du crime), c’est un truc informe et dur comme
de la pierre. Désespoir, colère, hystérie et pour finir folie complète, Sabine
retombe en enfance, dînette obligatoire.
C’est après
cet extrait que Cécile s’en va : il est plus de dix heures et elle se lève
à six heures demain. Je suis mortifié, elle n’a vu qu’un seul de mes extraits,
et maintenant, à chaque extrait qui va passer, je vais penser :
« Ah ! Si Cécile voyait ça… » Heureusement, il y a mon journal.
Du coup, j’ai une pression énorme : Anne m’a demandé d’être très précis
dans la description des extraits, et Cécile attend mon compte-rendu avec
impatience.
La soirée se
poursuit, je passe un extrait de La Charge héroïque de John Ford.
« C’est presque un film orthodoxe, ça, Raphaël ! » constate
Pierre un peu surpris. Admettons. L’objet qui nous occupe est omniprésent dans
le titre original du film, She wore a yellow ribbon, ainsi que dans la
chanson principale. Ce ruban jaune que portent les femmes dont le fiancé est
dans la cavalerie – ruban qui génère beaucoup de prétendants, la belle amazone
chevauchant avec les hommes en tuniques bleues et ne sachant plus trop
elle-même pour qui elle le porte.
Pierre reste
dans le thème de l’objet témoin de l’amour, de l’objet de communication
amoureuse avec le téléphone, dans un extrait du spectacle de Philippe Caubère, Les
Enfants du Soleil. Désespérant téléphone qui doit sonner, qui ne
sonne pas, ou qui sonne à tort et à travers, pour rien, jamais la bonne
personne, déception dans l’écouteur, au bout du fil et du rouleau l’homme
devient fou, le téléphone prend toute la place, Caubère devient le
téléphone, carré, impuissant, avec son cadran et sa tonalité froide.
« Sonne maintenant ou je te mets le doigt dans le 2 ! »
Jacques-Pierre
revient au livre, au livre comme objet du délit, au livre qu’il faut brûler. Farenheit
451, de Truffaut. Brigades de pompiers pyromanes se déplaçant comme les
Frères Jacques, à l’assaut des maisons recelant des livres, mise à sac des
cachettes : abat-jour d’une lampe, poste de télévision – on cherche les
livres comme on cherche de la drogue, et tout finit en un beau bûcher sur la
place publique. « C’est Annie Ernaux contre Richard Millet ! »,
jubile Pierre. Il y a toujours quelques curieux pour parcourir une ligne ou
deux avant de se débarrasser d’un ouvrage sous le regard sévère des
représentants de la loi. Chasse aux contrevenants dans un jardin publique. Mais
l’un des agents les plus prometteurs succombe lui aussi à la curiosité et ouvre
un livre de Dickens…

Pierre
continue dans cette atmosphère futuriste et paranoïaque avec The Wall,
d’Alan Parker, dans sa partie « film d’animation ». Des fleurs
poussent, éclosent, s’enlacent et se violent l’une l’autre, le mur s’étend, la
société totalitaire prend toute la place, un mur d’objets de consommation,
Hi-Fi, voitures, écrans, le mur s’étend, et la marche cadencée des marteaux
rouges et noirs. Le marteau.
Anne revient
avec son objet fétiche, le flingue, dans le film Dear Wendy de Lars Von
Trier et Thomas Vinterberg. Nous sommes dans un western moderne, en pleine
fusillade dans la rue principale, et les armes ici ne sont plus des objets,
mais de véritables personnages, et Wendy est une de ces armes, le colt du
héros, qui plutôt que de mourir d’une balle perdue, tirée par un pistolet
quelconque, préfère être tué par la balle crachée de la bouche de sa chère
Wendy.
J’enchaîne
avec mon « film de chevet », et sans doute celui auquel j’ai pensé au
dernier moment pour faire ce vidéodrome : Le Feu-follet de Louis
Malle. Maurice Ronet en suicidaire vivant sa dernière journée dans une maison
de repos, chambre encombrée de bibelots, poupée de bois qui perd la tête,
statuettes, photographies, coupures de presse de la rubrique des faits divers,
paquets de cigarettes qu’on empile jusqu’à l’effondrement, femme qui passe dans
la rue, objet de désir, des objets en pagaille, des objets et encore des
objets, pour aboutir à l’objet fatal : un revolver. Eh oui ! Encore
un !

Jacques-Pierre
exhume Deep End, de Jerzy Skolimowski. Dans une piscine municipale
sordide, un adolescent aide une jeune femme à déposer de lourds sacs de neige
recueillie à l’extérieur. Dans les blocs de neige crasseux, ils se lancent à la
recherche d’un minuscule diamant, une goutte d’eau que le garçon feint d’avaler
pour obtenir les faveurs de la fille. Ambiance Nouvelle Vague, couleurs
criardes dans la saleté ambiante, l’aiguille qu’on cherche dans une botte de
foin, atmosphère aussi drôle qu’inquiétante. Mais comment peut-on retrouver un
truc aussi petit, une larme au milieu de la glace ?
Pierre ne
pouvait éviter Harry Potter : extrait de la première partie des Reliques
de la Mort. Harry, Ron et Hermione se rendent chez le père de Luna Lovegood
et apprennent l’histoire des trois reliques de la mort : la baguette de
sureau, la cape d’invisibilité et la pierre de résurrection. Un conte en ombres
chinoises au beau milieu du film, trois objets à réunir pour atteindre
l’immortalité.
Les objets,
Antonioni les fait voler en éclats dans la scène finale de Zabriskie Point,
que je diffuse ensuite. La secrétaire d’un promoteur immobilier imagine
l’explosion de la superbe villa de celui-ci, à flanc de rocher, et la
pulvérisation de toutes sortes d’objets de consommation : poste de
télévision, vêtements, nourriture, tables, et même des livres, car lorsque les
livres ne brûlent pas chez Truffaut, ils explosent chez Antonioni…
Anne, qui aime
se faire mal, étale devant nous les instruments d’obstétrique terrifiants de Faux-semblants
(David Cronenberg). Naissance, utilisation et mort de l’objet, de l’usine à la
salle d’opération, où les chirurgiens comme la patiente sont vêtus de rouge. Le
sang doit moins s’y voir…
Rions un peu
avec le régime nazi : Jacques-Pierre passe un extrait de To be or not
to be, d’Ernst Lubitsch. Un acteur qui avait pris la place du nazi
Siletsky a été découvert : le vrai Siletsky est mort et son cadavre
l’attend dans la pièce d’à côté. Alors que les officiers allemands se frottent
les mains, prêts à le confondre, il retourne la situation à l’aide d’un rasoir
et d’une barbe postiche. Quiproquos et incompréhension, du grand burlesque
tourné alors qu’Hitler était au mieux de sa forme…
La conclusion
de la soirée est confiée à Anne et à Tex Avery. Le Chat qui détestait les
gens. Fatigué des mauvais traitements qu’on lui inflige, un matou renfrogné
s’envoie sur la Lune pour y trouver la paix… et se retrouve poursuivi par des
objets coupants, contondants, urticants ou autres. Harcelé, molesté,
déchiqueté, il retourne sur cette bonne vieille Terre où il peut enfin être
piétiné et bousculé tranquillement. « L’Enfer, c’est les objets ».
Il n’est pas
loin d’une heure du matin quand le vidéodrome s’achève. On a déjà prévu le
thème du prochain : la paranoïa. Voilà qui promet ! Anne remet ses
chaussures vertes à talons qui, finalement, étaient peut-être l’objet que nous
avons recherché pendant toute cette soirée sans le savoir. Nous quittons l’immeuble
de Pierre, Jacques-Pierre se met à la recherche d’un taxi, Anne et moi
descendons dans le métro, et nous nous séparons tout de suite parce que le mien
arrive.
Pas la force
de prendre des notes ce soir. Arrivé à l’hôtel, je prends une douche, puis
retourne un peu sur l’île d’Anopopéi avec Les Nus et les Morts et éteins
rapidement la lumière.